Alençon. Rentrée masquée pour les CP : « Les enfants se posent moins de questions que nous »
Les élèves ont repris le chemin de l’école, ce lundi 2 novembre 2020. Le masque est désormais obligatoire dès 6 ans. À Sainte-Thérèse […], parents et enfants le vivent plutôt bien, dans la mesure où cela permet de maintenir les classes ouvertes.
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Masque et handicap
À l’entrée de l’école Sainte-Thérèse, dans le quartier de Montsort, Marie Leroyer dépose son fils Zachary, élève de CM1. Le petit garçon est autiste. « Depuis le premier confinement, il sait porter le masque, raconte sa maman. C’était difficile au début. Il ne voulait pas. C’est intrusif. Mais on a réussi. Il portait déjà le masque à chaque sortie, donc il y est habitué. » Pour Marie, cette décision d’étendre le port du masque aux élèves dès 6 ans est « logique. C’est même rassurant, pour nous, parents. Je préfère qu’il porte le masque plutôt que l’école ferme ».
Même son de cloche du côté de Meerim, qui dépose ses trois enfants. « Si ça peut leur permettre de continuer à profiter de l’école, c’est l’essentiel. »
Il est presque 8 h 30. Les derniers élèves se pressent. « Je viens juste d’avoir 6 ans », claironne Emma, un sac de bonbons à la main. La preuve : elle est masquée. Elle ne tiendra peut-être pas toute la journée mais « elle a dit qu’elle allait faire des efforts », assure Nicola, son papa.
Avec le dernier bisou, une dernière répétition : « Comment on enlève le masque ? » « Par les bretelles et on le range dans son petit sac », récite Emma. « Exact, car s’il traîne par terre, ça ne sert à rien ! On s’est entraîné à la maison », sourit Nicola, serein. « Les enfants sont résilients. Ils prennent ça comme un fait. C’est une nouvelle normalité pour eux, même si ça ne l’est pas pour nous. »
Le problème, ce n’est pas le masque, c’est la couleur !
Dans la salle de classe, un mini-drame se joue. Neven est en pleurs. Son masque est rose ! Il fouille dans son cartable et en trouve un bleu. Un peu grand, certes, mais bleu. Sauvé ! « Les enfants se posent moins de questions que nous », sourit Kristel Chwieducik, directrice de l’école et institutrice des grandes sections et CP.
Pour les enfants qui ont des lunettes, c’est un peu plus la galère. « Il faut faire des boucles sinon ça fait de la bouée », conseille Elsa à un camarade. Un blondinet tousse dans son masque. Il regarde tout de suite autour de lui, comme s’il avait fait une bêtise. « J’ai toussé dans le masque, heureusement », finit-il par sourire.
Tous ont compris pourquoi il leur est demandé de porter un masque. « Y’a le coronavirus et on doit pas l’attraper, résume Noëline, 6 ans. Mais pour lire, je crois bien que ça sera un peu difficile. »
10 h 15. C’est l’heure de la récréation pour les CP. Un bol d’air encore plus apprécié que d’habitude. « Quand je respire avec le masque, ça fait chaud sur mon visage », souffle Abdel. Il ne l’enlève pas pour autant. Sauf pour croquer son goûter.